Le micocoulier de Bonnieux

Même s’il est moins fréquent en Vaucluse que le platane, le micocoulier (Celtis australis) est un arbre très répandu dans le département, où il est largement planté sur les places des villages, le long des voies publiques et aux abords des habitations.

Il est très apprécié pour son ombrage léger et son port élancé et régulier. De beaux sujets âgés peuvent s’observer çà et là, en général dans des parcs ou sur des places publiques. Il se régénère également parfois en milieu naturel, souvent en terrain très sec, mais y montre le plus souvent des dimensions modestes.

Un des plus beaux micocouliers du Vaucluse

Ce micocoulier se trouve dans le bas du village de Bonnieux, où sa taille particulièrement imposante marque le départ de la route de Lacoste, dont il remplit toute la largeur par sa frondaison. Son tronc présente une circonférence de 4,22 m, et l’arbre dépasse la taille de 18 m. Il s’agit d’un des plus gros sujets de cette essence connu dans le département. 

Un arbre à la ramure particulièrement graphique!

Le chêne blanc de Cheval-Blanc

Peu avant l’accès aux gorges du Régalon s’observe aux abords du chemin communal de Riouffret ce très beau chêne pubescent. Il ne s’agit pas d’un des plus gros sujets de la région, mais il présente cependant un tronc robuste et régulier de 4,35 m de circonférence et montre un houppier harmonieux et largement développé. Ces caractères le situent donc parmi les plus beaux arbres du flanc sud du Petit Luberon, secteur au caractère très méditerranéen où cette essence peine parfois à se développer. À peu de distance de là pousse également un ensemble d’arbres et d'arbustes aux formes et à la taille intéressantes, sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir, parmi lesquels plusieurs mûriers et pérussiers sont remarquables.

Un chêne aux formes très harmonieuses.

Le chêne vert d'Apt

Un surprenant chêne vert sur la colline des Puys

Bien qu’extrêmement répandu en Vaucluse, le chêne vert y montre assez rarement des arbres de grande taille. Ses sujets remarquables sont ainsi nettement moins nombreux que ceux du chêne pubescent.

Ce chêne observé à Apt sur la colline des Puys surprends donc par un tronc trapu et bien individualisé, forme assez peu fréquente dans notre région pour cette essence qui présente le plus souvent des troncs multiples. Celui-ci montre une circonférence de 3,67 mètres, et un houppier de plus de 16 mètres de largeur. Croissant le long d’un chemin communal, en bordure de parcelles agricoles, il a l’aspect typique des vieux chênes ayant poussés sans subir la concurrence d’autres arbres.

La cicatrice d'une ancienne charpentière forme une curieuse bouche sur l'un des côtés de l'arbre.

La forme régulière de ce chêne vert est inhabituelle dans la région!

Le chêne du Barroux

Un des plus beaux arbres du secteur des Dentelles

Situé à peu de distance du village du Barroux, ce chêne pubescent apparaît comme l’un des plus beaux du secteur. Son tronc montre une circonférence de 4,40 mètres, ce qui le situe clairement parmi les sujets remarquables de cette essence, mais c’est l’ampleur de sa frondaison qui impressionne le plus lors de sa visite. Avec 15 m de hauteur et plus de 25 m de largeur, elle montre qu’il s’agit d’un sujet qui a du pousser sans subir la concurrence latérale d’autres arbres.

En période hivernale, le houppier est particulièrement imposant

Le chêne vert de Bollène

Une des essences les plus courantes en Vaucluse

Le chêne vert (Quercus ilex) est un des arbres forestiers les plus répandus en Vaucluse, où il couvre plus de 25000 hectares de taillis. Il colonise principalement les collines sèches du département, où il dépasse parfois 800 mètres d’altitude. À la différence du chêne pubescent, il ne montre qu’assez rarement des arbres de dimensions remarquables. Ses plus gros sujets s’observent principalement aux abords des fermes ainsi que dans les bosquets des zones d’anciennes cultures sèches.

Le chêne vert conserve souvent lors de son vieillissement la forme en cépée plus ou moins dense issue de son exploitation traditionnelle en taillis. Ainsi, de très vieilles cépées à troncs multiples sont connues çà et là en Vaucluse.

Situé à quelques distances de la ville de Bollène, ce chêne vert montre un aspect particulièrement curieux et esthétique. Son tronc d’une circonférence globale de plus de 5 mètres présente en effet une forme en hydre totalement habituelle. Ce port résulte en effet de la maturation d’une très vieille cépée.

L'aspect singulier de cet arbre surprend immédiatement le promeneur.

Situé au bord d'un chemin, ce chêne très âgé se distingue des jeunes boisements voisins.

L'actuel tronc résulte de la fusion des anciens brins de sa cépée.

Le chêne pubescent de Sénanque, à Gordes

Un arbre remarquable et étonnant

Les abords immédiats de l’abbaye de Sénanque nous permettent d’observer un étonnant chêne pubescent, immédiatement remarquable par son tronc entièrement creux de 5,2 m de circonférence. Il est sans doute très âgé, l’intérieur de son fut a complètement disparu et l’arbre ne présente plus aujourd’hui que 3 branches encore vivantes. 

Le tronc complètement creux présente un aspect irréel.

Le chêne vert de Fontaine-de-Vaucluse

À basse altitude, la présence d’arbres remarquables dans les milieux boisés du Vaucluse est assez peu fréquente. Ceci est directement lié à l’ancienne surexploitation des collines vauclusiennes, ainsi qu’à leur aridité et à la faible épaisseur des sols, surtout sur substrat calcaire. Les gros arbres y sont alors souvent liés soit à des limites de propriétés, soit à la présence de constructions ou d’activités anciennes, comme cela est le cas pour le très beau chêne vert de la fontaine de l’Oule, situé à peu de distance au-dessus de Fontaine-de-Vaucluse.

Il s’agit d’un des plus gros chênes verts de la région, avec un tronc court de 5,25 m de circonférence, très rapidement ramifié en plusieurs charpentières puissantes. L’arbre est probablement pluri-centenaire. Son houppier de plus de 18 m de large apporte un ombrage dense et permanent à l’endroit où il pousse. Installé dans un éboulis calcaire de fond de vallon, on peut supposer que sa croissance a été lente. C'est un peu un miraculé, en effet le grand incendie de 1989 est passé à très peu de distance de là, épargnant de façon providentielle cette partie de la forêt.

Pour le visiter il nous faut remonter sur plus de deux kilomètres un profond ravin calcaire, aride et rocailleux. Sa présence reculée au fond de cette vallée sèche très encaissée surprend, car son environnement de taillis et de garrigue n’abrite aucun autre arbre de dimensions similaires. Il a très probablement été préservé comme repère du fait de sa proximité avec la source de la Font de l’Oule, qui surgit au pied d’une petite falaise à quelques mètres de là. Anciennement captée dans un large bassin, ce point d’eau servait à l’abreuvement des troupeaux abrités dans la bergerie qui existait à une centaine de mètres en aval. La présence du vieux chêne fournissait sans doute un ombrage apprécié des brebis et des visiteurs, lors de leur halte à la source. 

La forme puissante et tourmentée du chêne surprend le visiteur dans un environnement peu boisé.  

Immédiatement sous la source de la Font de l'Oule, le chêne remarquable occupe une large part du vallon.

Un très vieux hêtre à Lagarde-d'Apt

Ce beau hêtre à la forme curieuse est situé à peu de distance du village de Lagarde-d’Apt. Il montre un tronc noueux et difforme de plus 5,35 m de circonférence. L’arbre est situé à un carrefour et il est apparemment issu d’une ancienne cépée, laquelle a été préservée afin de  constituer un repère. 

Le hêtre se distingue immédiatement de ses congénères plus jeunes. 

Le tronc difforme semble résulter du vieillissement d'une ancienne cépée.

Les muriers de Beaumont-de-Pertuis

Un bel alignement de muriers blancs à l'entrée du village

Un témoin de l'industrie de la soie

En Vaucluse, les vieux mûriers blancs sont en général un vestige lié à l'histoire de la sériciculture et à l’industrie ancienne de la soie, qui était très répandue dans le département au XIXe siècle. D’importants alignements de mûriers existaient sans doute à basse altitude dans de nombreuses communes. Ceux-ci ont en grande partie disparus, et la plupart du temps il n’en reste que des arbres dispersés.

Les muriers étaient le plus souvent localisés sur la frange des chemins et des terrains cultivés, ce qui facilitait la récolte des feuilles servant de nourriture aux vers à soie.

Un des plus grands ensemble de muriers du secteur

Cet alignement de 28 mûriers marque la sortie du village de Beaumont-de-Pertuis, dans la direction de Grambois. Le diamètre de ces arbres reste modeste, mais il s’agit du plus important et complet alignement de mûriers recensé à ce jour en Vaucluse. De nombreux autres mûriers blancs peuvent s’observer dans le village, où ils témoignent d’un actif passé séricicole. Ils sont aujourd’hui situés dans  les jardins, isolés ou en petits groupes.

Les muriers en période hivernale.