Le
pin sylvestre (Pinus sylvestris) est un
arbre très fréquent en Vaucluse dès 500 à 600 m d’altitude, aux étages
supraméditerranéen et montagnard. C’est une essence colonisatrice qui a reconquise
d’anciens espaces ouverts, notamment
dans les secteurs sommitaux des monts de Vaucluse et du plateau d’Albion. Dans
ces secteurs, le pin sylvestre a largement envahi les zones pastorales traditionnelles
pour y recréer de vastes pinèdes. Pour la plupart, ses boisements sont donc en général récents
et ils ne présentent guère de sujets aux dimensions remarquables.
Les pins sylvestres du Mont Serein
La
situation de cette essence sur certains secteurs du Ventoux est totalement différente. À
Beaumont-du-Ventoux, le plateau du Mont Serein est ainsi le seul site du
Vaucluse à héberger de vieux et gros pins sylvestres. Une visite minutieuse du
plateau en 2006 nous a en effet livré 17 sujets remarquables, d’une circonférence allant de 3,3
à 6,4 m.
Ces
arbres montrent souvent une forme curieuse par leur port trapu et des troncs
souvent difformes et ramifiés. Si on les trouvent aujourd’hui dans des milieux
plus ou moins boisés ou embroussaillés, il s’agit cependant d’arbres qui ont
anciennement poussés isolément dans d’anciennes pâtures, où ils avaient probablement été
conservés afin de servir d’abri aux troupeaux pendant les périodes les plus sèches
de l’année. Ce type d’habitat joint avec le caractère montagnard très exposé et
venté de ce flanc du Ventoux explique sans doute le port particulièrement trapu
et ramassé des arbres que l’on y trouve. Ce caractère se retrouve d'ailleurs également chez les hêtres du secteur, qui présentent eux aussi des sujets remarquables, aux formes très graphiques.
Ce pin est situé dans la partie est du plateau du Mont Serein. Il présente la forme trapue et ramassée typique du secteur. Ce n'est pas le plus gros, mais sans doute à mes yeux l'un des plus intéressants par son port tourmenté. Son tronc unique et court montre une circonférence de 3,32 m, et est surmonté de 3 vigoureuses charpentières. Le houppier à une forme en dôme ou en parasol tout à fait étonnante, rien à voir en effet avec l’aspect élancé que cette essence montre traditionnellement dans les parties Nord de la France !